Avec notre correspondance à Bangkok, Arnaud Dubus
Avec 150 bahts par jour, soit moins de quatre euros, la vie d’un ouvrier ou d’un petit employé tenait de la survie. Il n’est donc guère étonnant que l’augmentation de 40 % du salaire minimum quotidien est une mesure immensément populaire, sauf bien sûr auprès des entrepreneurs qui vont payer l’essentiel de l’addition.
Pour convaincre ces entreprises, le gouvernement a pris une série de mesures de compensation, notamment une baisse des impôts sur les sociétés. L’augmentation du salaire minimum a aussi été reportée au mois d’avril au lieu du mois de janvier, à cause des inondations qui affectent gravement les entrepreneurs.
Enfin, elle ne concerne dans un premier temps que Bangkok et sa région ainsi que les provinces touristiques du Sud. Le pas franchi n’en est pas moins important. Avec cette augmentation, Bangkok remet en cause sa stratégie de plate-forme d’assemblage à bas coût de main-d’œuvre.
Portée au pouvoir par les voix des petites gens des campagnes et de Bangkok, la chef du gouvernement Yingluck Shinawatra se devait de tenir sa promesse. Tout en sachant que la Thaïlande ne pourra rester compétitive que par une amélioration drastique de la qualité de l’éducation.