Yingluck Shinawatra évite les «sujets qui fâchent» devant les députés thaïlandais

La nouvelle cheffe du gouvernement thaïlandais, Yingluck Shinawatra, a prononcé la déclaration de politique générale de son gouvernement devant le Parlement. Une déclaration à forte teneur économique qui a contourné les sujets politiques épineux. Les parlementaires d’opposition ont réagi en mettant en garde Yingluck sur d’éventuels passe-droits qu’elle pourrait accorder à son frère, l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, exilé depuis 2008.

Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus

Yingluck Shinawatra a franchi de manière plutôt élégante la première étape de ses nouvelles fonctions. La cheffe du gouvernement a focalisé sa déclaration de politique générale sur le programme populiste annoncé par son parti, le Peua Thai, pendant la campagne. À savoir : un salaire minimum de 70 euros par jour et salaire mensuel garanti de 375 euros pour tous les titulaires d’un diplôme universitaire.

Elle a évité l’écueil de dire quoi que ce soit sur son frère, Thaksin, condamné pour corruption et exilé. Cette « omission » n’a toutefois pas empêché le chef de l’opposition, l’ancien Premier ministre, Abhisit Vejjajiva de mettre en garde Yingluck contre tout traitement privilégié qui pourrait être accordé à son frère pour lui permettre de rentrer en Thaïlande et d’échapper à la justice. 

Ainsi, Abhisit Vejjajiva dénonce-t-il le souhait prioritaire du gouvernement d’amender la Constitution. Il estime que l’opération aurait pour objectif de permettre le retour de l’ancien Premier ministre, renversé par un coup d’État en 2006. Une accusation à laquelle Thaksin, actuellement en visite d’affaires au Japon, a immédiatement répondu en affirmant qu’il n’avait pas l’intention de rentrer en Thaïlande si son retour créait des conflits.

En mai 2010, la Cour criminelle de Bangkok a émis un mandat d'arrêt international pour « terrorisme » contre l'ancien Premier ministre. Thaksin Shinawatra vit en exil à Dubaï.

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À consulter :

Thaksin Shinawatra : un justiciable pas comme les autres. Article RFI 11/3/2008.

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