Dans la capitale, dans les principales villes du pays, la vie au quotidien s'est considérablement améliorée en dix ans, en particulier pour les femmes qui sont les plus affectées par le régime des talibans.
Mais les milliards de dollars d'aide promis pour la reconstruction n'ont pas produit le développement escompté à l'échelle du pays. L'accès aux soins médicaux reste limité. Et sur le front de l'éducation, des écoles ont été construites, mais de nouveaux obstacles ont surgi avec la dégradation des conditions de sécurité surtout dans l'est et dans le sud du pays. Les espoirs conçus dans les premières années de l'intervention étrangère ne se sont pas matérialisés.
Résultat : la stratégie visant à « gagner les coeurs et les esprits » a purement et simplement échoué. Ces dernières années, les civils ont payé un lourd tribut à la guerre, victimes des attentats terroristes, mais aussi trop souvent des opérations menées par les armées étrangères, de plus en plus perçues comme force d'occupation par une partie de l'opinion.
Pour autant, une fraction importante de la population -notamment dans le nord- voit d'un mauvais oeil les tentatives de négociations avec les talibans. Une large marjorité de la population admet la nécessité exprimée récemment par Kaboul et Washington de concentrer l'attention sur la frontière pakistanaise.