Avec notre correspondante à Kaboul, Marie Forestier
Le rassemblement n’a pas mobilisé les foules dans la capitale afghane. Les manifestants ont réclamé le départ immédiat des soldats étrangers. Ils ont aussi crié « Non à l’occupation ! » et scandé des slogans anti-américains.
Certains d’entre eux brandissaient des portraits d’Afghans tués dans des violences. Les civils tués par l’Otan sont le premier grief des Afghans à l’encontre de la coalition. Il y a quelques mois, le président Karzaï avait d’ailleurs mis l’Otan en garde : si les soldats étrangers continuent de tuer des civils, ils seront considérés comme une force d’occupation, avait-il dit.
Après dix ans de conflit, la population est extrêmement déçue par les résultats de la présence étrangère. Les progrès en termes de développement semblent secondaires. Et les Afghans s’inquiètent surtout de voir la sécurité se détériorer.
En effet, selon un rapport de l’ONU, le nombre d' « incidents de sécurité » dans le pays a augmenté de près de 40% sur les huit premiers mois de l'année, comparé à la même période en 2010. La majorité de la population est pessimiste quant à l’avenir. Les Afghans s’attendent à ce que la guerre civile reprenne, lorsque les forces étrangères quitteront le pays.