« Je vais probablement vous dégoûter. Je suis la prostituée que normalement vous appelez avant de rentrer chez vous. Permettez-moi de partager avec vous mes états d’âmes ».
Ce premier message publié en janvier dernier a été suivi de 400 autres et aura fini par rassembler jusqu’à 260 000 lecteurs. En écrivant ce faux journal d’une prostituée de 22 ans, l'homme que les internautes avait qualifié de « prostituée la plus éduquée de Chine » , avant de découvrir la supercherie, voulait, dit-il devenir célèbre sur internet.
Lin, marié, âgé de 31 ans, connaissait son lectorat affirmant dans son faux journal fréquenter « 3 000 clients réguliers » dont des professeurs et des responsables politiques.
Les autorités de la province du Zhejiang n’ont guère apprécié. L’homme a dû s’acquitter d’une amende. Son compte microblog a été définitivement fermé il y a un peu plus de deux semaines.
L'affaire, mise en avant par un membre du Conseil d’état chinois, cité de manière anonyme par le quotidien China Daily ce samedi, vaut avertissement pour les internautes chinois dont le nombre aurait atteint ½ milliard selon les chiffres officiels publiés ce 29 septembre 2011.
Mais, le sujet d'inquiétude des autorités reste bien les réseaux sociaux.
Facebook, et Twitter sont censurés mais cela n’empêche pas les microblogs chinois de proliférer. Les adeptes de ces courts messages sur les forums chinois étaient 195 millions en juin dernier, soit une hausse de 209 % depuis fin 2010 selon le centre d’information chinois sur internet. Des microblogs plus difficiles à contrôler que les sites classiques et qui ont permis notamment de mettre en doute la version officielle lors de la collision entre deux trains rapides cet été.