Avec notre correspondant à New Delhi, Pierre Prakash
Dans un pays où les projets miniers sont souvent synonymes d’expropriation musclée et de violation des droits de l’homme en tout genre, le projet de loi que vient de valider le gouvernement indien vise avant tout à obtenir le soutien des populations locales en leur faisant enfin bénéficier des retombées économiques de ces projets.
En vertu de ce texte qui sera débattu au Parlement cet hiver, les propriétaires de mines devront en effet reverser une partie de leur bénéfice au profit des communautés affectées à hauteur de 26 % pour ceux qui extraient du charbon et de l’équivalent des royalties payées aux autorités pour les autres. Ces fonds seront utilisés pour construire des routes et des écoles ou encore pour améliorer les conditions sanitaires dans ces régions souvent reculées qui abritent les populations les plus pauvres du pays totalement oubliées du boom économique en cours.
Indirectement, New Delhi cherche aussi à lutter contre l’influence grandissante de la guérilla maoïste dans les zones tribales où le ressentiment à l’égard des projets miniers alimente considérablement le soutien aux rebelles, quitte à se mettre à dos l’industrie évidemment furieuse puisque cette nouvelle législation, si elle passe, retirera au secteur minier une partie de sa rentabilité.