Les internautes chinois resteront connectés à Google

Le web chinois ne sera pas privé de Google cette année. Les autorités ont annoncé mercredi à Pékin qu’elles venaient de renouveler la licence d’exploitation du géant américain de l’internet. Après avoir perdu son bras de fer avec la censure chinoise, au printemps 2010 Google a déménagé son siège chinois à Hong-Kong. La nouvelle licence accordée au terme de la révision annuelle 2011 vaut donc cette année encore pour des services limités.

Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde

La firme de Mountain View peut enfin respirer : Google fait partie des tout derniers candidats cette année à obtenir le précieux sésame. Sur les 137 sociétés ayant bénéficié de ce renouvellement de licence d’exploitation après « un ajustement de leurs opérations », plus d’une centaine ont obtenu un accord dès le mois de juin. Un blocage lié essentiellement à Google Map. Le premier service de carte en ligne dans le monde fait d’ailleurs toujours actuellement l’objet de négociations ici à Pékin.

Comme l’année dernière, la licence accordée à Beijing Guxiang Information Technology - l’opérateur de Google en Chine -, vaut donc essentiellement pour Google musique, Google traduction, Google publicité et tous les services échappant à l’administration de la censure.

Pour le reste et selon les propos du porte-parole de Google rapportés ce matin par le quotidien économique Diyi Cai Jing, rien ne devrait changer dans l’immédiat. Depuis mars 2010 et en raison de son refus de censurer ses résultats de recherches, Google transfère automatiquement toutes les demandes sur son siège à Hong-Kong qui reste à l’abri de la censure.

 Google.com.hk

C’est toujours le cas ce jeudi, la page d’accueil google.cn renvoyant directement au site google.com.hk. Il s’agit donc toujours d’opérations limitées. Ce qui fait l’essence du géant américain de l’internet, à savoir son moteur de recherche, reste basé hors de la Chine continentale.

« Pour se développer en Chine, Google doit pouvoir proposer des services qui répondent au besoin des chinois », explique pudiquement Wang Yi Jiang, spécialiste des nouvelles technologies au journal Jing Gi Can Kao. Autrement dit, pour accéder pleinement aux 485 millions d’internautes, Google devra évoluer sur les questions de censure.

Le ministère chinois de l’Industrie et des technologies de l’information n’a pas précisé quels types « d’ajustements » avaient été demandés aux compagnies en échange du renouvellement de leur licence.

Google s’en tient de son côté à ces quelques mots : « Nous pouvons confirmer que le gouvernement a renouvelé notre licence d’exploitation. » Pour Hong Bo, « refaire fonctionner google.cn dans un futur proche coûterait de toute façon trop cher à la firme américaine ». Et cela, ajoute ce spécialiste de l’internet au quotidien Diyi Cai Jing, en raison « de l’instabilité de la politique de contrôle de l’internet » en Chine.

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