Avec notre correspondant à Islamabad, Emmanuel Derville
C'est une lueur d'espoir pour la famille de Shahbaz Bhatti. Le mandat d'arrêt lancé par la cour antiterroriste de Rawalpindi est la première avancée concrète dans l'enquête sur le meurtre du ministre des Minorités religieuses.
Shahbaz Bhatti avait été criblé de balles début mars, alors qu'il sortait de chez lui à Islamabad. Les talibans pakistanais avaient revendiqué le meurtre. Mais la police privilégiait la piste d'une vengeance personnelle.
Longtemps la famille de Shahbaz Bhatti a craint que l'enquête ne donne rien. Certains groupes islamiques armés ont longtemps entretenu des liens étroits avec les services de renseignement militaires qui les protègent. L'armée utilise ces mouvements pour lutter contre l'armée indienne au Cachemire.
Coup de théâtre fin août lorsque le chef de la police d'Islamabad évoque devant une commission sénatoriale, la responsabilité du TTP dans l'assassinat. Reste à savoir si les assassins de Shahbaz Bhatti seront jugés et condamnés. Très souvent, les personnes accusées de terrorisme au Pakistan sont relâchées par les tribunaux faute de preuve.