Les universitaires contre le crime de lèse-majesté en Thaïlande

Plus de 100 universitaires étrangers ont lancé un appel, jeudi 1er septembre 2011, dans une lettre ouverte au Premier ministre thaïlandais, Yingluck Shinawatra, pour que celle-ci réforme la loi contre le crime de lèse-majesté. Cette demande intervient alors que le nombre de cas devant les tribunaux pour crime de lèse-majesté connaît une augmentation exponentielle. La loi punit toute personne critiquant la famille royale d’une peine entre trois et quinze ans de prison.

Cette lettre signée par des universitaires prestigieux vise à influer sur la ligne que va suivre le nouveau gouvernement en matière de lèse-majesté. L’administration précédente avait utilisé cette loi moyenâgeuse à tour de bras comme un outil de répression politique.

Des centaines de procédures pour lèse-majesté sont en cours, notamment à l’encontre de partisans de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, dont la sœur Yingluck est à la tête du gouvernement, mais aussi contre des journalistes et des universitaires. Des peines allant jusqu’à 13 ans de prison ont été infligées pour de simples commentaires écrits sur des sites internet.

Rien ne dit toutefois que la nouvelle administration va se montrer novatrice en la matière. Quand il était Premier ministre, Thaksin a lui-même usé et abusé de la loi contre le crime de lèse-majesté.

Un vice-Premier ministre du nouveau gouvernement a déjà annoncé l’établissement d’une salle de contrôle pour traquer les sites internet critiques envers la famille royale. L’application extensive de cette loi a entrainé une forte dégradation des droits de l’homme en Thaïlande. Le problème est que quiconque propose de la réformer se voit lui-même accusé de lèse-majesté.
 

Partager :