En Inde, Anna Hazare entame son jeûne contre la corruption

Le militant anti-corruption a commencé le 19 août 2011, une grève de la faim de 15 jours à New Dehli. Au cours de ce qui a ressemblé à une véritable procession, l’homme, tout juste libéré de prison, s’est rendu sur le lieu où il tiendra sa grève de la faim. Il traversé les rues de New Dehli sur le toit d’un camion, acclamé par une foule massive, au grand dam du gouvernement qui juge son combat contre la corruption «totalement infondé».

Avec notre correspondant à New Dehli, Sébastien Farcis

Un défilé qui ressemblait à une vraie démonstration de force. Cela faisait quatre jours que des milliers d'Indiens venus des quatre coins du pays l'attendaient devant la prison de New Dehli. Après avoir été enfermé en prison, caché des yeux du public, Anna Hazare est sorti acclamé en véritable héros. La foule l’a accompagné, sous une pluie battante, quand il a circulé dans les rues, juché en haut d'un grand camion ouvert, à la manière d’un homme politique ou d’un champion de sport. Les drapeaux indiens flottaient et les manifestants euphoriques portaient ce petit chapeau blanc qui coiffe toujours ce militant gandhien.

Ce mouvement anti-corruption a captivé la population et les médias. Et c’est donc dans une ambiance déchaînée qu’Anna Hazare est arrivé dans l’énorme esplanade de Ramila Maidan, remplie par près de 20 000 personnes, au centre de la capitale, pour débuter sa grève de la faim. Il s’est assis en tailleur sur l’estrade devant un grand portrait de Gandhi –avec qui il est régulièrement comparé - habillé d’une blouse blanche immaculée, avec un sourire serein et souriant. C’est ainsi qu’il va défier le gouvernement indien pendant les semaines à venir.

Aller jusqu’à la mort

Anna Hazare est autorisé à mener ce jeûne pendant 14 jours. C’est donc un nouveau bras de fer qui commence. Depuis le début du mouvement anti-corruption, le groupe d’Anna Hazare exige que le premier Ministre et les juges des hautes cours puissent être inquiétés par le nouvel organe anti-corruption, qui doit être créé par une loi en discussion au Parlement. Le principal parti de l’opposition s’est également rangé derrière cette ligne. Mais l’union majoritaire au pouvoir, elle, refuse toujours cette option.

Anna Hazare, à 74 ans et avec de nombreuses grèves de la faim à son actif, se dit prêt à aller jusqu’au bout, et jusqu’à la mort, pour faire plier le pouvoir.

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