Sortie discrète pour le premier porte-avions chinois

Le premier porte-avions chinois a effectué sa première sortie en mer ce mercredi 10 août 2011. Long de 300 mètres, l’ancien bâtiment soviétique Varyag, racheté par la Chine en 1998 à l’Ukraine, a quitté le port de Dalian ce matin au nord-est du pays. Un enjeu de prestige pour l’Armée populaire de libération mais une sortie en toute discrétion.

Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde

Ce ne sont officiellement que quelques ronds dans l’eau, mais cette première sortie au large sera sans nul doute observée avec la plus grande attention par les pays de la région. Selon une journaliste de l’agence Chine Nouvelle, l’ex-Vayrag aurait quitté le port de Dalian à 5h09 ce mercredi matin, quand le site du ministère de la Défense se contentait d’indiquer à 7h21 très précises et en des termes beaucoup plus laconiques : « Notre porte-avions va sortir (…) ce premier essai ne va pas durer longtemps », le bâtiment devant ensuite rentrer à sa base pour d’autres travaux.

Selon le site 163.com, cette prise de mer devrait toutefois dépasser la simple mer intérieure de Bohai. Une zone a été interdite aux navires en mer Jaune depuis mardi soir minuit et jusqu’au dimanche 14 à 18h.

Un baptême de mer sans fanfare

Enjeu de prestige pour l’armée chinoise, ce baptême de mer a été effectué de manière discrète pour ne pas inquiéter davantage les pays voisins, à commencer par le Vietnam, les Philippines et le Japon, échaudés par les accrochages récents dans les mers de Chine. « Les porte-avions chinois ne constituent pas une menace », répétait encore lundi le contre-amiral Yin Zhuo à Radio Chine internationale. Selon le site d’informations militaire Xilu.com, des policiers en civils surveillaient les alentours du chantier depuis quelques jours.

Car si la marine chinoise est restée muette, les images du site diffusées en juillet dernier par la télévision d’Etat ont suscité l’engouement des fans de la chose militaire. Tous les étages élevés des hôtels entourant la rade affichent complets depuis lundi. Les moins fortunés s’étant rabattus sur le magasin Ikéa de Dalian, connu depuis plusieurs semaines pour être l’un des meilleurs points d’observation de la rade.

Deux journalistes de la chaîne japonaise NNN (Nippons News Network) ont eu moins de chance. Repérés par la patrouille, ils ont été enfermés dans leurs chambres d’hôtel pendant deux heures. Lorsque la porte s’est rouverte, il ne restait que des grues dans le port. Plus de porte-avions à l’horizon !

Partager :