La grosse déprime des places financières asiatiques

Les marchés sont bien loin d’avoir retrouvé la confiance. On l’a vu hier à New York où l’indice Dow Jones a perdu plus de 4%. On l’a vu aussi sur toutes les grandes places européennes : Paris, Londres, Francfort qui ont perdu plus de 3%. Et les bourses asiatiques ont ensuite pris le relais. La Bourse de Hong Kong a ouvert sur une baisse de près de 5 % alors qu’à Tokyo, l’indice Nikkei perdait plus de 3%. Les marchés s’inquiètent du ralentissement de la croissance mondiale et de la crise de la dette en Europe. En l’espace d’une semaine, les bourses asiatiques ont perdu entre 7 et 10 % de leur valeur. Un record sans précédent depuis l’année 2008.

Avec notre correspondant à Tokyo,Frédéric Charles

Ce ne serait cependant pas une répétition du krach boursier de l’automne 2008, dit-on à Tokyo, mais un vote de défiance des marchés dans la capacité de l’administration de Barack Obama à prévenir une récession aux Etats-Unis alors que la politique budgétaire aux Etats-Unis comme en Europe est à l’austérité et que les taux d’intérêt sont déjà proches de zéro.

A cela s’ajoutent d’énormes inquiétudes en Asie au sujet de la crise de la dette en Europe avec une hausse insoutenable et des taux obligataires en Espagne et en Italie. « L’Asie s’attend aujourd’hui au pire dans la zone euro », nous dit un économiste de la banque Nomura à Tokyo.

Hier, l’intervention de la Banque du Japon sur les marchés d’échanges a été la plus massive jamais effectuée. La presse l’estime à 36 milliards d’euros pour affaiblir le yen. En vain : le yen s’approche à nouveau de son niveau record de hausse depuis 1945 par rapport au dollar. Il redevient une valeur refuge, le franc suisse aussi.

La Chine demande à l’administration de Barack Obama de protéger ses avoirs, ainsi que ceux d’autres pays investis aux Etats-Unis. La Chine et le Japon sont les deux pays au monde qui financent le plus la dette américaine.
 

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