La crise de la dette porte l’or au plus haut

L’or a atteint un nouveau record historique à 1 672 dollars l’once mercredi 3 août 2011. La crise de la dette des deux côtés de l’Atlantique et les inquiétudes sur l’économie mondiale concourent à la flambée du métal jaune.

L’or vole de record en record, depuis le début de juillet 2011, les cours de l’or ont ainsi augmenté de 10% en un mois et l’once de métal jaune atteint désormais les 1 672 dollars. Plusieurs facteurs expliquent cette flambée. Le risque d'une dégradation de la note de la dette publique des Etats-Unis, déjà placée sous surveillance par les agences de notation, et la crise de dette dans la zone euro poussent les investisseurs à se réfugier sur l’or. Les signes de ralentissement de la croissance mondiale détournent également les investisseurs des marchés d'actions.

La dépréciation du billet vert, l’envolée des cours pétrole et les troubles géopolitiques au Moyen-Orient ont également maintenu le prix de l'or à un niveau élevé, de façon durable. Preuve de cet engouement généralisé, la demande mondiale n’a jamais été aussi forte depuis une décennie. Elle s’est élevée en 2010 à 3 812 tonnes, selon les derniers chiffres du World Gold Council.

Les banques centrales acheteurs d’or

Car ce sont les investisseurs financiers qui achètent de l'or, les institutionnels et les banquiers centraux. Après en avoir vendu de manière quasi continue pendant les décennies 80 et 90, les banques centrales surtout celles des pays émergents (Chine, Inde, Russie) accumulent du métal jaune. Elles ont acheté pour 10 milliards de dollars d’or au premier semestre. La Banque de Corée du Sud en a acheté 25 tonnes ces dernières semaines, alors que l’établissement n’avait plus procédé à des opérations de ce type depuis treize ans.

La Banque de Chine a annoncé qu’elle escomptait avoir 10 000 tonnes d’or en réserves d’ici 2020. Quant à la Banque centrale du Vietnam, elle a ouvert, en décembre 2010, une Bourse sur l’or, afin d’attirer des investisseurs. La demande en or a fortement progressé dans le pays, les investisseurs cherchant à se protéger de la faiblesse de la devise nationale, le Dong, et de l’inflation.

Une production d’or en déclin

Si les investisseurs se ruent sur le métal jaune, ce n’est pas le cas des particuliers qui ne peuvent plus se permettre d'acquérir le métal précieux. Au contraire, ils revendent leurs bijoux. Les boutiques qui achètent et revendent or, pièces, bijoux et métaux précieux, se multiplient dans les pays européens et notamment en France. La vente par correspondance ou par Internet, un concept importé des Etats-Unis, s’organise également. Un business qui attire de plus en plus des entrepreneurs pas toujours très scrupuleux.

Si la demande mondiale progresse, la production d’or, elle, continue de décliner. La Chine est devenue le premier pays producteur d’or en 2007. Elle a produit 340 tonnes d’or contre 314 tonnes en 2009. Après la Chine, viennent ensuite l’Australie, les Etats-Unis, la Russie et l’Afrique du Sud dont la production a chuté de 80% depuis les années 70 avec près de 1 000 tonnes. Les gisements sud-africains de plus en plus profonds sont, en effet, très coûteux à exploiter. En Amérique du Nord, on assiste également à un déclin de la production d’or. La majorité des grands gisements commencent à montrer des signes d’épuisement.

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