Le communiqué du ministère philippin des Affaires étrangères indique que les discussions vont porter sur la question de la « mer des Philippines occidentales ».
A Pékin, ses interlocuteurs préféreront certainement évoquer les problèmes de la « mer de la Chine méridionale ».
Entre ces deux façons de désigner la même chose, il y a un conflit de souveraineté qui pourrait fournir matière à embraser toute la région. Depuis quelques mois, les pays riverains vivent en effet au rythme d'incidents maritimes à répétition.
Il ne se passe pas une semaine sans qu'on organise des manoeuvres conjointes dont l'objectif est de lancer des avertissements à une Chine, désormais à l'étroit dans ses frontières terrestres, avide de matières premières et qui se découvre un puissant tropisme maritime. Face à cette fièvre nationaliste, la flotte américaine du Pacifique est sans cesse sollicitée.
La dégradation des relations entre Manille et Pékin au cours de ces derniers jours a pris une tournure inquiétante. Selon Manille, des insultes ont fusé et il était temps d'en revenir à des usages plus diplomatiques.
Au moment où la Chine devient la locomotive régionale, cette affaire tombe fort mal. Les relations entre Manille et Pékin ont connu ces dernières années un développement spectaculaire. La Chine est désormais le quatrième partenaire commercial des Philippines mais, pour autant, à ce stade, la souveraineté sur l'archipel des Spratleys n'est pas négociable.