Pour faire baisser la tension, les pays riverains n'ont rien trouvé de mieux à faire que de multiplier les exercices militaires à tirs réels. Ces dernières semaines, la région est devenue un véritable champ de manoeuvres navales où les flottes des différents pays jouent à se faire peur. C'est un petit jeu extrêmement dangereux, alimenté par un nationalisme facile à exacerber, dans une zone où les intérêts économiques seraient considérables.
Une région également où l'influence militaire de Washington demeure très forte. Sa marine est très impliquée et très présente autour de la Corée, de Taiwan, du Japon et des Philippines notamment. Les sénateurs américains n'ont pas d'états d'âme. Ils déclarent qu'ils soutiennent « la poursuite des activités des forces armées des Etats-Unis » dans la région.
Pour le moment, chacun veut donner l'apparence d'une situation « sous contrôle ». Pékin, notamment, n'ignore pas que chaque provocation engendre des réflexes d'autodéfense qui conduisent inévitablement les riverains à rechercher la protection du bouclier militaire américain et renforce donc les positions de Washington dans la région.
Mais, à force de gesticuler dans tous les sens, de tester la sensibilité des voisins, et de lui montrer ses muscles, à force de provoquer des incidents diplomatiques à répétition, un dérapage militaire incontrôlé devient chaque jour de moins en moins invraisemblable. En tout cas, les riverains sont inquiets de cette menace que fait peser sur la sécurité régionale cette brusque montée en puissance maritime du voisin chinois.