Cette question des frontières maritimes en mer de Chine est un problème ancien qui empoisonne les relations de la quasi-totalité des Etats riverains. Et la souveraineté sur les archipels des Spratleys et des Paracels est au cœur de cette tension qui mobilise non seulement la Chine et le Vietnam, mais également Brunei, les Philippines, la Malaisie et Taiwan.
Ce sont des archipels minuscules, inhospitaliers et inhabités. Mais, comme toutes les terres émergées, ces confettis disposent d'une zone d'exclusivité économique d'un rayon de 200 miles nautiques et elles sont réputées riches en matières premières, en hydrocarbures notamment. Ce qui, évidemment, attise les convoitises, renforce les prédispositions au nationalisme, excite les provocations.
Le plus souvent, les incidents qui ont lieu prennent la forme (apparemment anodine) de « faits divers maritimes ». Des chalutiers se disputent des zones de pêche, les capitaines entravent le travail de leurs concurrents. Dans les cas les plus graves, il y a « contacts » et on frôle l'incident diplomatique...
Au Nord, c'est donc avec le Japon et Taiwan que ces contacts sont les plus fréquents. Au Sud, c'est avec le Vietnam que la tension est la plus forte, comme en témoigne cette mise au point inhabituelle du Premier ministre vietnamien sur la souveraineté de son pays sur les Spratleys et les Paracels.
On note que ce « recadrage » survient dans un contexte de montée en puissance de la marine chinoise qui annonce la mise en eau prochaine de son premier porte-avions et la tenue d'exercices navals pour la fin du mois.