Affaire Karachi : les syndicats dénoncent le retour de salariés de DCNS au Pakistan

Neuf ans après l'attentat de Karachi, le constructeur français de bâtiments de guerre, la DCNS, envoie de nouveau au Pakistan des salariés de son site de Cherbourg. Alors que les violences redoublent dans la région depuis la mort de ben Laden lors d’une opération américaine, les syndicats dénoncent la décision de la direction qui s'était, selon eux, engagée à ne plus envoyer de missionnaires.

C'est le Canard Enchaîné qui a révélé cette information, confirmée dans la journée de jeudi par les syndicats. Ils affirment que sept salariés du site de Cherbourg sont actuellement en mission au Pakistan pour assurer des travaux sur les sous-marins Agosta vendus par la France il y a 17 ans.

Mais le récent attentat qui a frappé des bases militaires, faisant 80 morts réveille la colère des salariés. Et pour Laurent Hebert, secrétaire général CGT de DCNS Cherbourg, cette décision est une trahison.

« Pendant trois semaines, on a eu le droit à l’engagement du ministre de la Défense qui est venu dire à Cherbourg qu’aucun membre de personnel ne serait renvoyé à Karachi dans le contexte actuel. On a eu l’engagement du PDG de DCNS qui a dit qu’il était hors de question de renvoyer du personnel au Pakistan et on avait un engagement ferme de notre direction locale sur le fait qu’il était hors de question de renvoyer du personnel. Donc à la lueur de ces engagements, les informations que l’on vient de recueillir sèment le trouble. On n'est malheureusement pas très surpris parce qu’on a une direction qui depuis un certain nombre d’années a fait un choix clair : ce qui prime ce sont les résultats financiers et absolument pas la santé des salariés. »

Jointe au téléphone, la direction ne tient pas à communiquer sur la présence ou non de ses missionnaires à Karachi. Cependant, contrairement à ses déclarations antérieures, elle reconnaît qu'il peut y avoir ponctuellement des salariés sur place mais assure que les missions restent courtes et peu fréquentes.

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