La Parti communiste chinois fête ses 90 ans entre doutes et certitudes

C’était en juillet 1921, une douzaine d’intellectuels fondaient le Parti communiste chinois. Quatre-vingt dix ans après, le parti est à la tête de la deuxième économie mondiale et compte plus de quatre-vingt millions d’adhérents. Cet anniversaire est célébré en grande pompe au Palais du peuple de la capitale.

Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde

Cinq micros sortent d’un bac de fleurs pour retransmettre la parole de Hu Jintao. Le président chinois ne pouvait pas ne pas être entendu aujourd’hui. Une heure dix de discours devant l’ensemble des membres des représentants du parti et un Palais du peuple debout pour l’hymne chinois. Le discours de Hu Jintao était évidemment retransmis sur toutes les télévisions ce vendredi 1er juillet. Et notamment dans les entreprises, tous les cadres du parti ont pu organiser des séances télé ensemble pour écouter le chef de l’Etat. Avec ce contraste auquel les Chinois sont habitués depuis maintenant trente ans, contraste entre ces représentants un peu figés, un peu guindés, d’un certain âge, et ces images de la Chine moderne : des ports, des autoroutes, des aéroports qui défilent sur tous les écrans.

Des chantiers colossaux

C’est une manière de rappeler que le parti est derrière ce développement économique fulgurant avec, comme bouquet final, le TGV Pékin-Shanghai en moins de cinq heures qui a fait son premier voyage public ce matin et l’inauguration, ce matin encore, du plus long pont du monde reliant le port de Qingdao à Huangdao, district industriel. Un temps record, à savoir quatre ans de travaux, et des chiffres comme un feu d’artifices avec là encore dix mille ouvriers et l’équivalent d’acier de soixante-cinq tours Eiffel pour un pont capable de résister à un tremblement de terre, force 8, disent les autorités.

Cependant, quatre dangers menacent le PCC, auxquels a fait référence le président chinois : la foi dans le parti (Hu Jintao parle d’un relâchement de l’esprit communiste), un manque de compétence des élites et des responsables qui seraient coupés des réalités du peuple et enfin la corruption chez les fonctionnaires (notamment sur la ligne Pékin- Shanghai). Une chose est sûre, c’est que l’accent mis sur cet anniversaire est bien le signe aussi que le pouvoir chinois cherche à consolider sa légitimité aujourd’hui.

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