Procès des Khmers rouges: la défense met en doute la compétence du tribunal

Au Cambodge se tenait, ce mardi 28 juin 2011, la deuxième journée d’audience préliminaire au procès des plus hauts dirigeants khmers rouges encore en vie qui sont poursuivis pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre. Procès qui s’est ouvert lundi alors que l’audience de ce mardi était consacrée aux examens des objections de la défense. Une défense qui tente de semer le doute sur la compétence du tribunal.

Avec notre envoyée spéciale à Phnom Penh,

Dans cette phase du procès, le but de la défense est encore de tout tenter pour semer le doute sur la compétence même du tribunal. Derrière les avocats de la défense, les quatre vieillards assistent sans mot dire à ces manœuvres dilatoires. En salle d’audience  : l’ancien chef de l’Etat Khieu Samphan, l’ancien ministre des Affaires étrangères Ieng Sary et son épouse Ieng Thirith, ainsi que Nuon Chea, le numéro deux du régime.

Les seules paroles d’accusés entendues aujourd’hui ont été justement celles de Nuon Chea qui comme la veille a décidé de sortir de la salle d’audience, cette fois en motivant son départ. Le cas traité plus particulièrement ce mardi n’était pas le sien, mais celui de Ieng Sary, l’ancien ministre des Affaires étrangères.

Pourquoi lui ? Ses avocats tentent de lui épargner un nouveau procès invoquant un précédent jugement. En 1979, il avait été condamné à mort. Mais pour l’accusation, ce procès n’était qu’une farce, un procès en dehors de toutes normes internationales.

L’accusation estime également que l’amnistie et la grâce accordée en 1996 ne doivent pas empêcher les tribunaux de juger Ieng Sary. Face à l’ampleur des crimes commis entre 1975 et 1979, l’objection formulée par la défense ne tient pas, disent les procureurs.

Finalement, au terme de cette journée, on peut dire qu’il serait étonnant, qu’arrivé jusque- là, Ieng Sary reparte sans être jugé, même si cela doit prendre beaucoup de temps.

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