Avec notre envoyée spéciale à Phnom Penh, Sophie Malibeaux
D’un côté les accusés et les avocats de la défense, de l’autre les procureurs et les avocats de la partie civile. Tout au long de la première journée d’audiences, on a pu assister à une série de passes d’armes sur les différents points de procédure, le président de la cour se montrant scrupuleusement attaché à faire respecter les droits de la défense.
C’est ainsi que l’on a vu un, puis deux, puis trois accusés déserter les bancs du prétoire sous des prétextes différents. Le premier à quitter l’audience est Nuon Chea, ancien numéro deux du régime, parce qu’il juge le procès inéquitable. « Notre client ne veut plus donner à cette procédure le privilège de sa présence », a déclaré son avocat, avant que le vieil homme, bonnet de laine enfoncé sur la tête, le visage mangé par de grosses lunettes noires, quitte l’audience. Deux autres accusés allaient faire de même, invoquant cette fois des motifs de santé.
Contrairement aux victimes, les accusés ne montrent aucun empressement à en venir au fond de l’affaire : pourquoi ces massacres systématiques qui ont fait deux millions de morts entre 1975 et 1979 lorsqu’ils étaient au pouvoir ?
Pour comprendre comment fonctionne le tribunal :