Avec notre correspondante à Kaboul, Marie Forestier
Pour la présidence afghane, le gouverneur de la Banque centrale, Abdul Qadir Fitrat, n’est pas démissionnaire, il est en fuite. Le porte-parole du président Karzaï a déclaré qu’il ne pensait pas que les menaces étaient fondées et qu’une enquête était ouverte au sujet du fonctionnaire.
Difficile de dire si la menace est réelle. En tout cas, des hommes puissants sont mêlés au scandale financier que le gouverneur de la Banque centrale a tenté de mettre à jour.
L’année dernière, la Banque centrale a pris le contrôle de la Kabul Bank, la première banque privée du pays car elle était au bord de la faillite. Ses dirigeants avaient détourné des fonds d’un montant estimé à 630 millions d'euros. Parmi les propriétaires de cette banque, figurent un frère du président Karzaï et un frère du vice-président.
Il y a deux mois, le gouverneur de la Banque centrale a donné au Parlement le nom de certains responsables de la crise bancaire, dont un frère du président Karzaï. De Washington, le fonctionnaire a aussi déploré des interférences répétées de hauts responsables politiques : « Malheureusement, l'indépendance de la Banque centrale en matière de régulation et de supervision a été récemment mise à mal par des interférences répétées de la part de hautes autorités politiques ».
La crise financière est profonde, car le FMI (Fonds monétaire international) refuse d’allouer à l’Afghanistan une partie de l’argent de l’aide versé par les autre pays, tant que la situation de la Kabul Bank n’est pas assainie.