A dix-huit jours des élections législatives, la campagne bat son plein. La favorite, Yingluck Shinawatra, est la sœur de l'ancien Premier ministre en exil, Thaksin Shinawatra. La victoire de la candidate de l'opposition pourrait ouvrir la voie à une loi d'amnistie et favoriser le retour de son frère renversé en 2006 par un coup d'Etat militaire.
Un scénario que redoute le Parti démocrate au pouvoir, qui représente les intérêts de la classe dirigeante et des fractions les plus conservatrices de la société, soutenue par l'armée et la monarchie. Le Premier ministre actuel Abhisit Vejjajiva assure donc qu'une victoire de l'opposition « créerait l'instabilité et signifierait l'anéantissement de l'état de droit ».
Ce qui est sûr, en tout cas, c'est que le retour au pouvoir du camp de Thaksin Shinawatra, déstabiliserait profondément les intérêts du pouvoir actuel. En dépit des attaques du pouvoir, au cours de ces cinq dernières années, la popularité de l'opposition demeure en effet intacte.
Cette déclaration de l'armée sonne par conséquent comme un avertissement et rappelle qu'elle n'est jamais très loin des cercles dirigeants et qu'elle se tient prête à intervenir dans le débat politique, à tout moment.