Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Le roi Bhumibol Adulyadej a approuvé, conformément à la Constitution, la dissolution du Parlement. Un an après les manifestations antigouvernementales des « chemises rouges », qui avait été violement réprimées par l'armée, la Thaïlande s’engage ainsi sur la voie des élections, non sans de nombreuses hésitations.
Le report de la dissolution à plusieurs reprises par le gouvernement a été attribué à la santé déclinante du monarque, âgé de 83 ans. Mais pour certains, la raison résidait plutôt dans la réticence des militaires, peu enthousiastes à l’idée de remettre le choix des gouvernants dans les mains des électeurs.
L’armée estime en effet ne pas pouvoir laisser les partisans de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, renversé par un coup d’Etat il y a cinq ans, reprendre le pouvoir. Or les sondages indiquent que la compétition entre le parti du Premier ministre Abhisit Vejjajiva et le parti pro-Thaksin Peua Thai sera très serrée.
Le gouvernement d’Abhisit va continuer à gérer les affaires courantes jusqu’au scrutin du 3 juillet. Il restera donc largement le temps aux militaires pour intervenir s’ils estiment que les chances de succès du parti pro-Thaksin sont trop fortes, soit en repoussant le scrutin sous un prétexte quelconque soit en adoptant la solution extrême du coup d’Etat.