Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry
L’armée pakistanaise s’est félicitée d’avoir fait une prise majeure à Karachi, en arrêtant un homme qu’elle a présenté comme un commandant al-Qaïda.
Le communiqué de l’armée précise que l’homme, identifié sous le nom de Muhammad Ali Qasim Yaqub, alias Abu Sohaib Al Makki, est d’origine yéménite et qu’il travaillait directement sous les ordres de l’état-major d’al-Qaïda, le long de la frontière afghano-pakistanaise. Ce nom ne figure pourtant pas sur la liste des personnalités d’al-Qaïda recherchées par les Etats-Unis.
Les journaux pakistanais, ce mercredi 18 mai 2011, proposent une biographie sommaire du Yéménite, impossible à vérifier pour le moment. Selon ces médias locaux, l’homme serait un ingénieur informatique, il parlerait cinq langues et pourrait être à l’origine de l’évasion spectaculaire de plus de 500 talibans de la prison de Kandahar le mois dernier.
Deux possibilités : ou l’homme n’était pas connu des services de renseignements avant d’être tué et il est effectivement une personnalité d’al-Qaïda – il est déjà arrivé dans le passé qu’on connaisse le rôle et l’identité de certains membres de la nébuleuse qu’après leur mort.
Ou bien, il est possible aussi que l’armée ait largement exagéré cette capture, car cette annonce arrive à point nommé pour les forces de l’ordre pakistanaises, juste au moment où le pays a été humilié par la mort de ben Laden, tué sur son sol par un commando américain.
En annonçant cette capture, l’armée essaie sans doute de convaincre qu’elle œuvre contre l’organisation et espère aussi démentir les accusations de double-jeu dont elle est taxée.