Après une dizaine d'heures de débat et surtout après l'audition de responsables des services de renseignements pakistanais, le Parlement dénonce le caractère unilatéral de l'opération américaine dans la ville de garnison d'Abbottabad.
Pour les députés, c'est donc une violation de la souveraineté nationale et une mise en cause de la loyauté du Pakistan qui proteste de sa bonne foi dans la lutte internationale contre le terrorisme. Les élus pakistanais jugent absurde et malveillante l'idée selon laquelle Islamabad aurait fermé les yeux sur la présence de ben Laden dans le pays. En retour, ils réclament l'arrêt immédiat des attaques de drône américains contre des talibans ou des membres présumés d'al-Qaïda au Pakistan.
Ces raids conduits depuis 2004 par la CIA sont devenus quasi quotidiens ces derniers mois. Ils avaient fait plus de 670 morts en 2010 dont un nombre inconnu de civils. Mais après l'intervention du commando américain venu tuer ben Laden jusque sur leur territoire national, les députés pakistanais jugent ces attaques de drones inacceptables. Ils demandent qu'elles cessent immédiatement. A défaut, menacent-ils, le « gouvernement devra revoir les autorisations de transit qui permettent à l'Otan d'approvisionner les forces internationales déployées en Afghanistan », un point crucial de la coopération stratégique du Pakistan avec les Etats-Unis.