Les talibans pakistanais, qui entretiennent des liens étroits avec la nébuleuse al-Qaïda, avaient annoncé il y a dix jours que le Pakistan allait payer au prix fort la mort d’Oussama ben Laden. Le double attentat de vendredi matin a clairement visé l’Etat pakistanais condamné par les combattants islamistes pour son alliance avec les Américains dans la guerre contre le terrorisme.
Deux kamikazes se sont fait exploser dans la ville de Shabqadar, à l’entrée des zones tribales, des régions montagneuses à la frontière afghane. La première bombe était portée par un homme à moto. Il l' a faite exploser alors qu'il passait à côté du bus dans lequel les jeunes cadets de cette unité paramilitaire de la police pakistanaise s’apprêtaient à monter. La seconde bombe a explosé peu de temps après. En fait un autre kamikaze, lui aussi à moto, a attendu que des policiers et des secouristes se massent à côté du bus, pour secourir les blessés. C'est à ce moment là qu'il s'est fait exploser, provoquant un nouveau carnage.
L'attentat a immédiatement été revendiquée par le Mouvement des talibans du Pakistan, le TTP. « C'est une première action pour venger le martyre d'Oussama », a déclaré le porte-parole de ce mouvement Esanula Essan. Qui a également proféré cette menace : « Attendez-vous à des attaques plus massives au Pakistan et en Afghanistan ».
Les talibans du Pakistan ont prêté allégeance à al-Qaïda en 2007. Et dans le pays, on s'attend à ce que la mort du fondateur d’al-Qaïda provoque une intensification des opérations meurtrières des talibans. Le pays étant bien plus vulnérable que les Etats-Unis, il s’avère également être une cible plus facile. Le premier ministre pakistanais Yusuf Raza Gilani a néanmoins exprimé sa détermination à poursuivre la lutte contre les terroristes et autres groupes d'insurgés basés sur le sol pakistanais.