Le harcèlement des défenseurs des droits de l'homme se poursuit en Chine

En Chine, les défenseurs des droits de l'homme continuent d’être harcelés par les autorités. Après l'enlèvement d'un avocat engagé, Li Fangping, et la libération d'un autre éminent juriste, les ONG dénoncent la vague de « disparitions forcées » qui ont ciblé ce printemps des dizaines d'opposants chinois.

Avec notre correspondant à Pékin, Joris Zilberman

La campagne de répression en Chine devient de plus en plus subtile. Le même jour, un activiste est libéré et un autre emprisonné. Teng Biao avait été arrêté et détenu depuis dix semaines sans raison officielle. C’était l’un des plus importants avocats des droits de l’homme touchés par la vague d’arrestation.

Ce samedi 30 avril 2011, sa femme a confirmé sa libération, tout en précisant que ce n’était pas le moment d’en parler. Le gouvernement chinois semble avoir conditionné cette libération au silence de l’activiste. C’est peut-être la même opération qui pourrait être mise en place avec l’arrestation simultanée de Li Fangping, un avocat des droits de l’homme qui a en commun avec Teng Biao, de défendre lui aussi les droits des protestants en Chine, alors qu’une communauté souterraine du nord de Pékin vient justement d’être laminée par des dizaines d’arrestations.

En tout cas, les mesures de la police chinoise, de plus en plus opaques, confirment l’extrême nervosité du Parti communiste, qui méprise la légalité afin de maintenir son pouvoir. A l’image d’Ai Weiwei, l’artiste emprisonné pour la raison obscure de crimes économiques, le parti est passé à la vitesse supérieure : la mise au silence des activistes de premier plan, pour réduire à néant le mouvement des droits de l’homme, qui fleurissait en Chine depuis plus d’une décennie.

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