Election sans suspense au Laos

Au Laos, presque trois millions d'électeurs sont appelés aux urnes ce samedi 30 avril 2011 pour désigner une nouvelle assemblée. Pas de véritable enjeu, car on sait déjà qu'elle va être entièrement contrôlée par le parti communiste au pouvoir. On compte dans cette nouvelle législature 190 candidats soigneusement sélectionnés se «disputant» 132 sièges.

Les députés devront adopter en juin des décisions relatives à la composition du prochain gouvernement. Décisions qui ont déjà été prises en mars dernier, dans la plus grande opacité, lors du congrès du Parti populaire révolutionnaire laotien.

Selon les diplomates étrangers, l'assemblée a quand même évolué ces derniers temps. Elle aurait dépassé son rôle traditionnel de « chambre d'enregistrement » pour devenir un organe doté de sa propre identité. Elle est intervenue plusieurs fois pour modifier profondément certaines lois. Ce qui ne veut pas dire qu'elle est indépendante car elle ne peut prendre aucune décision... sans l'aval du parti communiste.

Le pouvoir politique réel demeure entre les mains du Comité central et du Bureau politique, à la tête duquel a été reconduit le secrétaire général Chou-mmaly Saya-sone, numéro un du régime - un militaire conservateur.

En mars, les délégués du parti avaient tracé comme d'habitude les grandes lignes de la politique économique du Laos pour les prochaines années. En décembre dernier, à la surprise générale, le Premier ministre Boua sone Boupha-vanh avait démissionné. Le président de l'Assemblée nationale Thon-sing Thamma-vong avait été nommé à sa place. Ce dernier devrait rester à la tête du gouvernement. Les résultats des élections seront connus dans une semaine.

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