Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
L’avertissement est à la mesure de l’inquiétude du pouvoir chinois. Chose rare pour une diplomatie habituée à prôner la non ingérence, la demande de Pékin est aussi une critique de la relance menée par l’administration Obama pour sortir de la crise.
Pour les autorités chinoises, une explosion de la dette américaine aurait des conséquences directes sur les poches des créanciers. Or, le banquier des Etats-Unis c’est la Chine ! A l’été 2010, les banques chinoises détenaient près de 870 milliards de dollars en bons du trésor américain.
Pékin diversifie son portefeuille en dollars
Pour Pékin, le calcul est donc très simple : si la dette américaine explose, le dollar risque de s’effondrer entrainant une chute des titres. Washington n’est évidement pas de cet avis et conteste le pessimisme affiché par Standard and Poor’s. Lundi, pour la première fois de son histoire, l’agence a a baissé de « stable » à « négative » la perspective d’évolution de la note américaine.
Pékin a exprimé à plusieurs reprises ses inquiétudes sur la capacité de soutien des déficits américains et a commencé à diversifier son portefeuille en dollars. Mais avec des réserves de change dépassant 30 % des réserves mondiales, la Chine sait aussi très bien qu’elle n’a pas d’autre alternative pour le moment. Le marché américain étant le seul à être suffisamment important pour accueillir les fonds chinois.