La Thaïlande veut fermer ses camps de réfugiés karens

La Thaïlande a annoncé qu’elle va rapatrier en Birmanie quelques 140 000 réfugiés pour la plupart, des membres de la minorité Karen, vivant dans des camps sur la frontière. Une déclaration qui a immédiatement inquiété les ONG qui gèrent ces camps ainsi que le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies. Le gouvernement thaïlandais s’est toutefois gardé d’annoncer une date, maintenant le calendrier précis de l’opération dans le flou.

Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus

La Thaïlande et la Birmanie ont commencé à négocier la question complexe et délicate du rapatriement en Birmanie des réfugiés karens vivant dans des camps le long de la frontière. L’annonce faite par Bangkok après une réunion entre le Premier ministre et les chefs militaires vise surtout à tester la réaction internationale.

Des milliers de Hmongs déjà rapatriés de force

Ces camps ont été ouverts il y a plus de vingt ans, et une bonne partie des réfugiés y sont nés. Ils sont totalement pris en charge par des ONG étrangères. La guerre civile et les violations des droits de l’homme se poursuivent dans l’est de la Birmanie. Dans ces conditions, un rapatriement est difficile à justifier.

L’an dernier, 4 500 Hmongs avaient été rapatriés de force au Laos par l’armée thaïlandaise. Du fait des pressions internationales, le processus avait dû s’étaler sur plusieurs années. Dans le cas des Karens, l’administration thaïlandaise veut d’abord reprendre la gestion des camps des mains des ONG étrangères, pour pouvoir préparer le rapatriement.

Il est possible que, comme dans le cas des Hmongs, l’atmosphère de tension et de peur qui commence à se répandre dans les camps débouche sur des révoltes ou des évasions massives.

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