Le porte-parole de Baidu, joint par l’AFP, a refusé de commenter cette information. Puis Sohu.com, à l’origine de la fuite, l’a retirée de son site. Il est évident que les tractations risquent d’être longues et secrètes entre le géant chinois de l’internet Baidu et le roi des réseaux sociaux Facebook. En jeu : 450 millions d’internautes chinois. Ce chiffre en constante progression représente un marché gigantesque. Mais à l’origine des négociations également : les racines profondes d’une censure chinoise peu compatible avec les usages de l’internet.
Pékin censure la toile
Pékin a ainsi mis sur pied un vaste système de censure de la toile pouvant bloquer les sites ou supprimer des données jugées sensibles. Ce système empêche d’ailleurs la plupart des internautes chinois d’accéder au réseau mondial de Facebook. Google lui-même en a fait les frais et s’est retiré de la course du marché chinois. Le gouvernement chinois voit donc forcément d’un mauvais œil la venue d’un site qui a soutenu, en quelque sorte, les révoltes dans le monde arabe.
Conservera-t-il le nom de Facebook ?
L’accord fait suite à une série de rencontres entre le fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, et le président directeur général de Baidu, Robin Li. Alors que le dirigeant de la firme californienne s’était rendu en Chine en décembre, en février 2011 Facebook annonçait avoir ouvert un bureau à Hong Kong, son troisième bureau en Asie. Une coentreprise, c’est ce à quoi ressemblera économiquement le futur site. Mais conservera-t-il le nom de Facebook ? La firme américaine devra-t-elle se plier aux exigences des autorités chinoises au risque de subir les foudres des internautes férus de liberté ? L’information publiée sur le portail Sohu.com, en citant des employés de Baidu, reste confidentielle mais déterminante pour les futurs friends Chinois.