Avec notre envoyé spécial à Nankin, Stéphane Lagarde
La rencontre est organisée par la présidence française du G20. Une certaine inquiétude de la part des autorités chinoises concernant cet évènement a pu être ressentie en marge de la réunion qui a finalement bien eu lieu.
Cela signifie une certaine évolution de la position chinoise. Les autorités ont tenu absolument à ce que ce séminaire soit cantonné à une simple réunion de travail qui ne donnera pas lieu à des décisions. La presse n’a d'ailleurs pas accès aux conférences et il n’y aura pas de communiqué final. Ce sommet de Nankin a été très peu évoqué dans les journaux chinois. En fait, Pékin craint plus que tout la question de la sous-évaluation du yuan. Le fait que la monnaie chinoise soit évoquée sur le sol chinois pourrait valider l’existence d'un problème.
Des débats très techniques
Officiellement, il n'est donc pas question de parler du taux de change du yuan. Pourtant, on sent qu’en coulisses, évidemment, cette question du yuan est sur toutes les lèvres. Le yuan convertible grâce à l’internationalisation de la monnaie chinoise, a même constitué l’un des temps forts du discours de Nicolas Sarkozy en ouverture du séminaire :
« Nous devons accompagner l’internationalisation inéluctable des grandes monnaies mondiales. Je pense bien sûr au yuan, et je salue l’ambition des autorités chinoises dans ce domaine.
Mais n’est-il pas temps, aujourd’hui, de s’accorder sur le calendrier de l’élargissement du panier du DTS à de nouvelles monnaies émergentes comme le yuan ? Qui pourrait contester le rôle majeur du yuan dans le fonctionnement du système monétaire international ? ».
Dans le cadre idyllique du Purple Palace
Comme en témoignent ces mots du président français, les débats sont très techniques. L’un des objectifs de la présidence française est de renforcer le rôle du Fonds monétaire international, en incluant le yuan dans le panier de monnaies du FMI qu'est le DTS.
Si l'on peut se mettre d’accord sur cet objectif qui sera ou non validé en avril lors de la prochaine réunion du G20 à Washington, ce serait déjà un succès, fait-on savoir côté français. Une question qui s'apparente un peu à la longue marche : le gouverneur de la Banque centrale chinoise serait d’accord, il l’a dit lors du dîner entre Nicolas Sarkozy et Hu Jintao hier soir. Mais cela prendra du temps car à terme cela voudrait dire un yuan convertible et donc plus cher.
Cette réunion de travail est donc aussi une rencontre politique, du fait même de ses invités, comptant huit gouverneurs de banque centrale, le secrétaire au Trésor américain et treize ministres des Finances, reçus dans le cadre idyllique du Purple Palace au milieu des montagnes violettes de Nankin et de son larc artificiel.