Le nord du Japon toujours dans une situation dramatique

Critiqué pour sa gestion de la crise, le Premier ministre japonais Naoto Kan assure, mardi 29 mars 2011, que son gouvernement est mobilisé tout en reconnaissant que la situation reste imprévisible dans la centrale nucléaire de Fukushima-Daichi. Des traces de plutonium ont été détectées dans le sol de la centrale atomique. Tepco, qui exploite l’installation, se veut toujours rassurant alors que les fuites radioactives se multiplient.

Avec notre correspondant à Sendaï, Frédéric Charles

Devant le Parlement, le Premier ministre Naoto Kan est critiqué pour sa mauvaise gestion de la crise la plus grave que connaît le Japon depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Selon lui, le Premier ministre est prisonnier d’une bureaucratie toute puissante mais largement incompétente qui ne parvient toujours pas, plus de quinze jours après le séisme, à rétablir un semblant de vie normale dans le nord-est du Japon.

La situation dégradée des réacteurs de Fukushima force la centrale à continuer de rejeter de l’eau contaminée dans l’océan Pacifique. Selon des experts indépendants, les niveaux de radioactivité restent élevés.

A force d’arroser 24h/24 ses réacteurs avec de l’eau de mer pour tenter de les refroidir, la centrale ne parvient plus à stocker cette eau contaminée. Les réservoirs destinés à la recueillir sont pleins. Certains débordent et l’eau radioactive est rejetée dans la mer.

Pendant plus d’une semaine, Tepco incapable de traiter cette eau contaminée par la radioactivité, l’a rejetée dans la mer sans avertir les autorités de tutelle. Ou celles-ci ont laissé Tepco faire ce qu’il a fait jusqu’ici.

Car les autorités estiment que l’opérateur de la centrale de Fukushima n’a pas la capacité de stocker, ni de traiter cette eau radioactive.

Pénurie dans le nord du Japon

La région manque toujours de nourriture, d’essence, d’électricité, de fioul pour se chauffer. Dans les magasins, les rayons sont vides. On a l’impression d’être à Moscou sous le régime communiste lorsque tout était rationné.

L’économie du nord du Japon est au point mort. Pourtant, les survivants continuent de faire preuve d’un grand courage. Et s’ils sont désespérés, ils ne le montrent pas.

Ailleurs, il y aurait déjà eu des révoltes contre l’incompétence du gouvernement et de la bureaucratie alors que le pays est aujourd’hui menacé de pénurie alimentaire.

Partager :