Hausse du yen : quand les spéculateurs exploitent la crise japonaise

Le gouvernement japonais a accusé, jeudi 17 mars 2011, les spéculateurs de provoquer une flambée historique du yen, cela risque d'aggraver les difficultés des firmes exportatrices nippones déjà affectés par les conséquences du séisme. Le yen a atteint son plus haut niveau face au dollar depuis la Seconde Guerre mondiale, dopé par des achats très importants mercredi en fin de journée à New York puis jeudi matin en Asie. Le dollar a chuté jusqu'à 76,52 yens, avant de d'évoluer autour des 79 yens ce jeudi matin.

La Banque du Japon essaye, en vain, de faire de baisser le yen face au dollar. En trois jours, elle a injecté sur le marché 33 000 milliards de yens.

La raison principale de cette envolée, c’est l’anticipation des investisseurs. Ils parient sur un rapatriement massif vers le Japon des fonds détenus par les compagnies d’assurances japonaises à l’étranger pour financer les indemnités des sinistrés.

Ces compagnies détiennent surtout beaucoup d’obligations américaines. Et cela incite les investisseurs à acheter des yens en grandes quantités, en espérant les revendre plus chers ultérieurement. Car si les compagnies d'assurance convertissent d'importants capitaux étrangers en yens, la monnaie nationale nippone risque de s'apprécier encore davantage.

Mais la hausse du yen est très mauvaise pour l’économie de l’archipel. Car elle pénalise les entreprises japonaises traditionnellement tournées vers l’exportation. Le secteur le plus exposé est l’automobile car selon les marques, entre 22 et 38 % des véhicules sont encore produits dans le pays.

La hausse du yen pourrait inciter les entreprises exportatrices à délocaliser leur production dans d’autres pays d’Asie au détriment de l'investissement local.

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