Au Japon, les autorités peinent à gérer les catastrophes qui s'enchaînent

La Terre a encore tremblé ce mercredi 16 mars 2011 à l’est de l'archipel nippon et notamment à Tokyo, avec une réplique de magnitude 6. Selon l'agence de presse Kyodo, un taux de radioactivité 300 fois supérieur à la normale a été mesuré dans la préfecture d'Ibaraki, voisine de la préfecture où se trouve la centrale de Fukushima Daichi. Les autorités japonaises semblent naviguer à vue face au désastre.

Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles

Aujourd’hui encore, un séisme a frappé Tokyo et sa région immédiate et a fait tanguer une fois de plus les gratte-ciel de la capitale. Cette nuit déjà, une autre réplique de force 6 sur l’échelle de Richter avait frappé la même région, ce qui tend à démontrer que l’agence de météorologie japonaise avait partiellement raison il y a trois jours, en avertissant qu’un séisme de force 7 très dévastateur pouvait à tout moment frapper Tokyo avec une probabilité de 70%.

Fragilisation des centrales nucléaires

Il faut espérer que ce nouveau séisme n'a pas fragilisé les centrales nucléaires. Un ordre d’évacuation a été donné dans la centrale de Fukushima avant d’être annulé. Cet ordre avait été donné car le taux de radioactivité à l’intérieur de la centrale avait fortement augmenté. Entre temps, ce taux a baissé.

Ces répliques à répétition constituent néanmoins un problème car la centrale, construite il y a quarante ans, n’avait pas été construite pour absorber un choc de 9 sur l’échelle de Richter, mais pour un choc de 7. Le choc initial qui a frappé le nord-est du Japon a en effet été suivi de dizaines voire de centaines de répliques, dont certaines de très forte puissance, fragilisant encore plus les installations des onze centrales nucléaires à l’arrêt dans la région.

Les autorités déboussolées

La zone de sécurité a encore été étendue, les populations fuient ou tentent de fuir pour se protéger dans ce nord du Japon dévasté par le séisme et le tsunami de vendredi dernier, et les secours sont quasiment inexistants.

Les autorités japonaises naviguent à vue et sont dépassées par les évènements, mal préparées pour faire face à un désastre d’une ampleur aussi considérable. Il y a au sein de la bureaucratie japonaise une manière d’agir trop rigide, une incapacité à improviser, à intervenir rapidement.

Quant au Premier ministre Naoto Kan, il ne fait preuve d'aucun charisme et montre un manque cruel de capacité à diriger le pays, à essayer de montrer aux Japonais où l’on va maintenant et ce qu’il faut faire pour essayer de remettre le pays dans une vie plus ou moins normale.

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