L'heure est grave, l'empereur du Japon s'adresse à son peuple

Séisme, tsunami, désastre nucléaire en cours, le Japon subit catastrophe sur catastrophe. A tel point que 5 jours après le tremblement de terre, l'empereur Akihito est sorti de son silence pour faire une déclaration exceptionnelle. L'empereur est en effet considéré par beaucoup comme un dieu vivant. Une première allocution dans une situation de crise depuis son accession au trône il y a 22 ans. Et dans son discours il n'a pas caché ses craintes...

C'est un signe de la gravité de la situation. Les discours de l'empereur sont rares. Mais Akihito a tenu à exprimer sa profonde préoccupation aux Japonais qu'il a incités à s'entraider dans l'épreuve. Tout en ne cherchant pas à diminuer la portée de la crise puisqu'il a parlé d'une « ampleur sans précédent et d'événements imprévisibles ». On se souvient qu'avec l'impératrice il s'était rendu en 1995 auprès des survivants du terrible tremblement de terre de Kobé.

A la centrale nucléaire de Fukushima, la situation reste toujours préoccupante. Surtout parce qu'une colonne de fumée s'échappe des enceintes confinées. Apparemment, un nuage de vapeur s'échappe en provenance de la piscine du réacteur numéro 3, d'après ce qu'indique Tepco, l'opérateur de la centrale. L'armée japonaise se préparait ce mercredi à intervenir, en arrosant d'eau ce réacteur depuis un hélicoptère pour refroidir les barres de combustibles, mais elle vient d'indiquer qu'il est pour l'instant impossible de larguer de l'eau.

Poussées de radioactivité

Aujourd'hui également, de brusques poussées des niveaux de radioactivité ont été enregistrées à l'entrée de la centrale, avec des pics, suivis de baisses, de grandes variations donc. Des doses nocives pour la santé selon les autorités, mais qui sont tout de même dans l'ensemble bien inférieures à ce qui avait été relevé hier, mardi, près des réacteurs 3 et 4. D'ailleurs le personnel de la centrale qu'on avait temporairement évacué a été autorisé à revenir sur le site.

Autres nouvelles un peu plus positives : un incendie qui s'était déclaré hier soir au réacteur 4, celui qui subit la plus forte pression, s'est éteint une demi-heure après s'être déclaré. Ce qui n'empêche pas Tepco de mettre en place une route d'accès au site pour les pompiers. D'autre part, toujours d'après des informations de Tepco, la pression a baissé dans le coeur du réacteur 2, où la température s'est stabilisée.

Pas de stabilisation en vue en revanche sur le plan tellurique puisqu'une nouvelle réplique de magnitude 6 s'est produite tout à l'heure à l'est de Tokyo, c'était la mi-journée au Japon. Une secousse fortement ressentie à Tokyo même, des immeubles ont tremblé, mais elle s'ajoute aux nombreuses autres répliques perçues dans la capitale depuis le séisme de vendredi.

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