Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Le Premier ministre japonais s'est bien adressé au pays mais il n’arrive pas à rassurer la population japonaise, même s’il promet de faire en sorte que cette fuite radioactive, dans la centrale nucléaire de Daichi victime d’une explosion considérable, n’aura aucune répercussion sur la santé des populations vivant à proximité.
Naoto Kan est un Premier ministre dont les jours politiques sont comptés, qui est totalement dominé par des bureaucrates qui essaient maintenant de gérer, autant que faire se peut, cette crise nucléaire. Des bureaucrates qui ne peuvent pas ignorer qu’il y a eu une explosion, puisque les chaînes de télévision montrent des images vraiment dramatiques, mais qui cherchent aussi à minimiser la responsabilité de l’Etat dans cette affaire.
Les Japonais se méfient des déclarations officielles, parce que dans le domaine de la sécurité nucléaire, les entreprises japonaises n’ont fait preuve, jusqu’ici, d’aucune capacité à rassurer justement, les populations, bien au contraire, puisque depuis une vingtaine d’années ou presque, elles ont souvent dissimulé des fissures dans les centrales ainsi que d’autres problèmes plus ou moins mineurs, renforçant chez les Japonais une inquiétude assez considérable.
D’où aujourd’hui, cette attention des médias sur cette centrale, uniquement des médias qui, du coup, oublient toutes les conséquences humaines et matérielles du séisme. Peut-être parce qu’ils soupçonnent quelque chose ou parce qu’ils en savent davantage sur cette crise nucléaire alors ils essaient au mieux de connaître le fin fond de l’histoire.