Avec notre correspondant à Bombay, Mouhssine Ennaimi
C'est de Dharamsala dans le nord de l'Inde que le Dalaï Lama annonce son retrait de la vie politique. Dans son discours annuel marquant l'anniversaire du soulèvement du peuple tibétain, le leader spirituel propose de déposer des amendements lors de la prochaine session parlementaire. Le futur représentant politique des Tibétains sera donc «librement élu». Le Dalaï Lama reste toutefois le leader spirituel, et précise qu'il ne renonce pas par «découragement».
Pourtant des raisons d'être déçu, il y en a. En une dizaine de discussions avec Pékin, on ne peut pas dire que le dossier ait beaucoup avancé. Les relations exécrables entre la Chine et le Dalaï Lama, l'intransigeance des dirigeants chinois y sont pour beaucoup.
C'est peut-être une bonne nouvelle pour certaines associations tibétaines qui reproche au Dalaï Lama son absence de résultats et qui préconisent, elles, un durcissement de la ligne avec Pékin, la méthode douce n'ayant rien donné.
Pour le successeur, la tâche s'avère difficile. Car au-delà du rôle prédominant et central joué par le Dalaï Lama au cours de ces cinquante dernières années, il ou elle devra gagner la confiance du Parlement et de la communauté internationale mais aussi obtenir des résultats concrets et des concessions de la Chine.