Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Le régime nord-coréen fulmine. Il menace la Corée du Sud et les Etats-Unis de « représailles », de « guerre totale », et promet de noyer Séoul sous « une mer de flammes ». Une rhétorique belliqueuse dont Pyongyang est coutumière, et qui cette fois est provoquée par la tenue d'exercices militaires massifs organisés conjointement par Séoul et Washington.
Pas moins de 200 000 soldats sud-coréens et 13 000 Américains participent aux manœuvres qui préparent notamment les forces alliées à répondre à un effondrement soudain du régime. Qualifiés par le Nord de préparatifs d'invasion, les exercices dureront jusqu'au 30 avril. Les manœuvres obligent Pyongyang à maintenir ses propres forces en état d'alerte, des forces déjà fatiguées par le manque de nourriture et par la rigueur de l'hiver.
Et c'est pour maintenir cette très forte pression exercée sur le régime, que Séoul a ajouté une nouvelle corde à son arc : l'envoi en Corée du Nord de millions de tracts appelant la population à suivre l'exemple des révolutions qui secouent actuellement le monde arabe. Un message limpide qui a été accueilli par une menace tout aussi claire. Pyongyang a promis des « attaques directes et ciblées » à la frontière, si ces envois ne cessaient pas.