Avec notre correspondante à Jakarta, Solenn Honorine
« Le camp d’Aceh était sous les ordres de Dieu afin de dérailler les plans des ennemis de l’Islam qui oseraient s’en prendre à la communauté musulmane », a affirmé Bashir lors de son procès ce jeudi. Mais lui-même, toutefois, n’y a pas participé, insistent ses avocats.
C’était donc la ligne de défense classique de celui que certains surnomment « le terroriste Teflon », celui sur qui aucune accusation ne parvient à coller. Son procès actuel, cependant, paraît être celui où le dossier des procureurs, lourd de 93 pages, est le plus étoffé. Ils affirment avoir mis en lumière des contacts directs entre le vieil homme et des terroristes reconnus.
Théorie du complot
Leurs chefs d’accusation – collecte d’armes, financement d’activités terroristes, entre autres – pourraient lui valoir la peine de mort. Pour les autorités indonésiennes, ce procès est crucial. Le vieil homme, connu à travers l’archipel pour son agressive rhétorique islamiste, affirme depuis des années que ses troubles avec la justice font partie d’un complot occidental contre lui.
Et comme malgré deux procès, son implication dans les réseaux terroristes n’a jamais encore été prouvée, sa théorie du complot reste très crédible pour nombre d’Indonésiens.