Ouverture en Indonésie du procès d'Abu Bakar Bashir

Le procès d’Abu Bakar Bashir, un prêcheur radical, a repris à Jakarta ce jeudi 24 février 2011. Le vieil homme a déjà été jugé par deux fois pour terrorisme depuis 2002, mais il n’a purgé que deux ans de prison, car les autorités indonésiennes n’ont jamais réussi à prouver son implication directe dans les attentats qui ont ensanglanté l’Indonésie depuis 2000. Il comparait cette fois pour sa participation à l'organisation d'un camp d’entraînement de terroristes dans la province d’Aceh sur l'île de Sumatra, où  une attaque de type Mumbai était préparée contre le président indonésien.

Avec notre correspondante à Jakarta, Solenn Honorine

« Le camp d’Aceh était sous les ordres de Dieu afin de dérailler les plans des ennemis de l’Islam qui oseraient s’en prendre à la communauté musulmane », a affirmé Bashir lors de son procès ce jeudi. Mais lui-même, toutefois, n’y a pas participé, insistent ses avocats.

C’était donc la ligne de défense classique de celui que certains surnomment « le terroriste Teflon », celui sur qui aucune accusation ne parvient à coller. Son procès actuel, cependant, paraît être celui où le dossier des procureurs, lourd de 93 pages, est le plus étoffé. Ils affirment avoir mis en lumière des contacts directs entre le vieil homme et des terroristes reconnus.

Théorie du complot

Leurs chefs d’accusation – collecte d’armes, financement d’activités terroristes, entre autres – pourraient lui valoir la peine de mort. Pour les autorités indonésiennes, ce procès est crucial. Le vieil homme, connu à travers l’archipel pour son agressive rhétorique islamiste, affirme depuis des années que ses troubles avec la justice font partie d’un complot occidental contre lui.

Et comme malgré deux procès, son implication dans les réseaux terroristes n’a jamais encore été prouvée, sa théorie du complot reste très crédible pour nombre d’Indonésiens.

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