Avec notre correspondance à Shanghai, Delphine Sureau
Enrichir le lait en protéines pour pouvoir y ajouter de l’eau, c’est la méthode employée par certains producteurs laitiers qui souhaitent augmenter leurs profits. Ils ont notamment recours à des protéines de cuir en poudre, issues de déchets de cuirs tannés, souvent traités à l’acide sulfurique.
La pratique est dangereuse, connue depuis 2005, mais interdite depuis trois ans. Elle existe encore, selon la presse chinoise qui a réveillé les inquiétudes cette semaine. Sur le même principe, en 2008, l’ajout dans le lait de mélamine, un produit chimique utilisé dans la fabrication de colle, avait tué 6 bébés, et intoxiqué 300 000 enfants.
Même si la presse assure que la pratique reste limitée, le ministère de l’Agriculture a réagi en affirmant qu’aucun lait testé cette année ne contenait des protéines de cuir. Mais pour rassurer les consommateurs, et protéger une filière laitière déjà fragilisée, les autorités ont promis de lourdes sanctions et plus de 6 000 contrôles cette année.
Ce lait aux protéines de cuir s’ajoute à la longue liste des produits frelatés récemment découvert en Chine : le riz au plastique, les champignons artificiellement blanchis, l’huile de cuisine recyclée. Le gouvernement chinois a promis que la sécurité alimentaire serait l’une des priorités du prochain plan quinquennal adopté début mars.