Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Les rabatteurs des restaurants de la rue des Fantômes à Pékin. Un ciel de lanternes rouges pour attirer l’œil du client, une bonne odeur de mouton pour aiguiser les appétits des plus hésitants, il est rare que les Pékinois résistent longtemps à un Huo Guo, littéralement le « pot » et le « feu », la fondue à la viande, le plat d’hiver par excellence.
Ce met traditionnel est pourtant aujourd’hui dans le collimateur des autorités. Des additifs chimiques seraient tombés dans le potage, en remplacement du poivre du Sichuan, de la cannelle et autres épices plus onéreuses. Pour ce patron de restaurant « Hot Pot » à Pékin, ces problèmes ne concernent pas la capitale. « Il y a beaucoup de ‘Hot Pot’ pimentés. Ils sont différents des ‘Hot Pot’ pékinois. Ici, c’est avec des soupes simples alors on peut de suite goûter si la viande est bonne ou pas ».
Le scandale est parti de la province du Jiangsu ou une enquête est en cours sur des additifs hautement cancérigènes, selon le quotidien Anhui Business. Une nouvelle polémique alors que l’opinion chinoise est de plus en plus sensible à ces questions de sécurité alimentaire. De la mélamine dans les King cônes, des pesticides dans le chou et les concombres, des eaux usées dans l’huile de table, les scandales font régulièrement la Une des médias.
Et tandis que les hauts parleurs proposent « une fondue avec du vrai charbon comme autrefois » certains préfèrent se boucher les oreilles. « Si on lisait tous les jours les journaux, on ne mangerait plus grand-chose », plaisante cette cliente en sortant du restaurant.