Deux ans, c'est donc le temps qu'il faut pour dépasser la haine, calmer les opinions publiques et faire le constat qu'il faut bien y retourner, discuter avec l'ennemi. C'est certainement aussi le constat que feront les adversaires du processus qui, eux aussi, préparent peut-être déjà le futur attentat qui provoquera l'interruption de ces négociations qui n'ont pas encore démarré.
La querelle sur la responsabilité du massacre perpétré ce mois de novembre 2008 n'est pas résolue, et ni la reprise des pourparlers ni l'engagement formel de négociations dans un second temps n'engagent à une obligation de résultats. Les deux pays sont en guerre depuis la décolonisation de l'Empire britannique, en 1947, et rien jusqu'à présent, n'indique qu'ils sont animés de bonnes intentions.
Mais ce qui a changé, c'est le contexte régional. En dépit de tout, New Delhi et Islamabad partage depuis peu un ami commun. Il est en effet vraisemblable que les deux capitales travaillent également sous l'amicale pression de Washington qui envisage de retirer ses soldats d'Afghanistan et qui voudrait le faire dans un contexte moins agressif. Car sur cet échiquier régional, l'Afghanistan est aussi l'un des champs de bataille où s'affrontent, sans s'exposer directement, l'Inde et le Pakistan