La vocation économique de la visite en Inde du président américain n'aura pas résisté bien longtemps au poids du conflit indo-pakistanais dans le paysage régional. Barack Obama a finalement été rattrapé par l'inévitable dossier auquel nul ne peut se soustraire dès qu'il pose le pied dans la région, surtout quand il est président des Etats-Unis d'Amérique.
Quoi qu'en disent ses hôtes, et en dépit de toute volonté de reporter le débat à un autre moment, et sur d'autres instances, il était attendu sur cette question. La presse indienne, comme pour le regretter, a souligné la discrétion du président américain à son arrivée, lors de l'hommage rendu samedi aux victimes de l'attaque terroriste contre Bombay il y a deux ans.
Dans cette affaire, M. Obama s’est donc replongé dans un exercice diplomatique de haute voltige, entre un allié stratégique capital dans sa guerre contre le terrorisme (le Pakistan, en dépit des graves soupçons qui pèsent sur sa loyauté)... et le géant désormais incontournable qu'il courtise (mais ennemi héréditaire du premier), c'est à dire l'Inde.
Dans ce réseau de contraintes (qui consiste à ne décevoir personne, alors que les deux pays sont toujours en guerre) M. Obama a donc choisi d'être « l'ami de tout le monde »... ce qui, dans le contexte, revient forcément à ne pas prendre partie, avec le risque (tôt ou tard) de décevoir tout le monde.