Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Lancé après trois mois d’essais, le site www.tianditu.cn - « la « carte du monde » en chinois - est sensé offrir une vision du monde « autorisée, fiable et standardisée », affirme le très sérieux Bureau d’Etat d’études et de cartographie, à Pékin.
Onze millions de lieux, 120 000 points d’intérêt y sont répertoriés avec des images en trois dimensions et même un accès en anglais. C’est peut-être là d’ailleurs que le moteur de recherche est parfois un peu perdu. Tapez « Tianamen » et au lieu de la célèbre place de la capitale chinoise, on vous envoie dans un restaurant coréen de Shanghai, s’étonne le South China Morning Post.
Si vous voulez visiter le « nid d’oiseaux », stade des Jeux Olympiques à Pékin, vous êtes dirigé sur un pub près du jardin impérial.
www.tianditu.cn, la carte du monde en chinois, est-elle un moyen pour Pékin de reprendre les cartes en mains face à l’américain Google ? Depuis mai dernier, les contrôles pour obtenir les licences ont été renforcés. Une centaine de sites disposent déjà du précieux sésame pour un marché en pleine croissance évalué à 36 millions d’euros en 2009.
Mais l’enjeu n’est pas là. www.tianditu.cn est entièrement gratuit, rappellent les autorités. Un site qui contrairement à Google dispose aussi d’une certaine « intelligence politique » lui permettant par exemple de localiser les îles « Diaoyu » en mer de chine orientale. Huit rochers inhabités que la Chine réclame à Tokyo et que les Japonais appellent Senkaku.
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