Si le MQM annonce qu'il rejoint l'opposition, officiellement, c'est pour protester contre la hausse des prix des carburants, qui pèse de plus en plus lourd sur le budget des Pakistanais.
Conséquence : pour l’heure, c'est une véritable lutte pour la survie de son gouvernement que le Premier ministre a engagée. Le départ du parti MQM signifie tout simplement qu'il a perdu sa majorité et qu'il est sous la menace directe d'une motion de censure qui pourrait entraîner sa chute et le pays vers des élections anticipées.
Pour être tout à fait clair, la coalition gouvernementale ne peut plus désormais compter que sur l'appui de 160 députés. L'Assemblée nationale pakistanaise compte 342 membres. Le compte est vite fait, mais le gouvernement de Youssouf Raza Gilani va tenter de s'accrocher et il a de bonnes raisons d'espérer, face à une opposition encore plus désunie que sa propre coalition, pourtant bancale.
Donc pour le moment, il y a beaucoup de « sauf » et beaucoup de « si », donc pas mal d'incertitudes.
En fait la crise couvait depuis plusieurs semaines, plusieurs signes avant-coureurs avaient alerté de la fragilité de la coalition.
Pour le moment, le Premier ministre est ses amis du Pakistan People's Party (PPP) affiche calme et sérénité : «le gouvernement ne va pas tomber», déclare M. Gilani.