Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry
Le MQM, l’un des partis de la coalition gouvernementale a donc officiellement annoncé sa décision de rejoindre l’opposition. Ce revirement met le parti présidentiel au pouvoir depuis moins de trois ans en difficulté car il n’a dorénavant plus la majorité au Parlement. Ce qui donne à terme une possibilité à l’opposition de voter la défiance et de faire tomber le gouvernement.
Mais plusieurs inconnues demeurent : savoir si l’armée proche du MQM soutient cette défection. Si tel était le cas, l’enjeu serait clairement de faire tomber l’actuel régime. D’autant qu’au Pakistan, un pays dirigé par les militaires pendant plus de la moitié de son existence, l’armée a encore une influence considérable même si les civils sont aujourd’hui au pouvoir.
Reste aussi à savoir quelle pourrait être la décision prise par le principal opposant au président, Nawaz Sharif : rien ne dit encore s’il serait susceptible de former un gouvernement de coalition avec les partis nouvellement entrés dans l’opposition.
Alors que le Pakistan est l’un des alliés clefs des Etats-Unis dans sa lutte contre l’extrémisme dans la région, le pays est encore une fois rattrapé par son instabilité politique. Youssouf Raza Gilani joue toutefois la sérénité. «Le gouvernement ne tombera pas», a affirmé le Premier ministre dans une interview.