Avec notre correspondant à Pékin, Joris Zylberman
Les craintes des consommateurs chinois restent justifiées : le secteur agro-alimentaire en Chine n’est toujours pas à l’abri de pratiques dangereuses pour la santé.
Les nouilles au riz en sont un nouvel exemple après la poudre de lait pour bébé en 2008, mais aussi ces dernières semaines, les faux champignons ou les oranges avec des colorants chimiques.
Dans le cas des nouilles, les fabricants chinois ont, une nouvelle fois, cédé aux pressions de leurs clients et à la hausse des prix en utilisant des grains de riz avariés et des additifs cancérigènes.
Avant que l’inflation ne devienne écrasante -plus de 4% en cette fin d’année- ce genre de riz de mauvaise qualité était réservé aux nourritures animales. Désormais, cela concerne les nouilles pour le grand public en particulier le sud de la Chine qui en est très férue.
Pour l’instant, aucun malade n’a été déclaré, mais la bombe est à retardement. Près d’une cinquantaine d’usines basées à Dongguan, près de Canton, produisent ces nouilles toxiques à hauteur de 500 000 kilos par jour. Elles sont vendues surtout aux cantines de milliers d’usines de Dongguan.
Et, selon la presse de Pékin, la méthode utilisée pour fabriquer ces nouilles cancérigènes se répand actuellement à d’autres provinces de Chine comme un moyen jugé efficace pour réduire les coûts.
Quelques chiffres: en 2008, 6 enfants étaient morts après avoir consommé du lait frelaté; 300 000 autres étaient tombées malades; 21 personnes avaient finalement été arrêtées, 2 d'entre elles, condamnées à mort, ont depuis été exécutées.