Libre, Aung San Suu Kyi doit affronter plusieurs défis

En Birmanie, Aung San Suu Kyi, libérée ce samedi 13 novembre 2010, va être confrontée à un paysage politique très différent de celui qui prévalait avant sa dernière période de liberté entre 2002 et 2003. Si la junte est plus forte que jamais, l’opposition politique au régime militaire s’est diversifiée. Aung San Suu Kyi va devoir définir une nouvelle stratégie en accord avec ses compagnons de route politiques.

Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus

Quelle va être la marge de manœuvre d’Aung San Suu Kyi, libre de ses mouvements pour la première fois depuis sept ans ? Un point ne fait aucun doute : sa popularité reste formidable dans le pays. Elle est la seule figure qui peut rallier derrière elle à la fois les Birmans et les minorités ethniques, lesquelles constituent plus de 40% de la population.

Elle doit, toutefois, affronter une situation plus complexe qu’en 2002, lorsqu’elle avait été libérée pour la seconde fois. A l’époque, le général Khin Nyunt, plus pragmatique que les caciques de la junte, permettait d’espérer une ouverture progressive du régime. Depuis 2004, Khin Nyunt est détenu dans sa maison et politiquement hors course.

Aung San Suu Kyi va devoir aussi affronter les dissensions au sein de ses troupes. Son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), a été dissous parce qu’il a boycotté les élections. De surcroit les vieux routiers de la ligue sont en mauvais termes avec les jeunes cadres qui ont constitué un nouveau parti, lequel a participé au scrutin. Aung San Suu Kyi va devoir arbitrer entre ces deux clans, mais aussi se reconstruire un véhicule politique et éventuellement redéfinir une nouvelle stratégie.

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