Persistance des divisions au sommet du G20 de Séoul

Le sommet des pays les plus puissants de la planète tenu à Séoul, s’est terminé ce vendredi 12 novembre 2010 par une déclaration finale, qui met fin à deux jours d’intenses discussions sur des sujets sensibles, sources de tensions : les taux de change et les déséquilibres commerciaux. Des discussions qui n'ont pas pu aboutir à un accord complet sur tous les dossiers abordés, et ce en dépit des dernières déclarations optimistes des responsables.

Avec notre envoyée spéciale à Séoul, Mounia Daoudi

La satisfaction affichée par plusieurs hauts responsables, notamment américains, ne doit pas occulter les profondes divisions qui demeurent sur les dossiers aussi majeurs que les taux de change ou les grands déséquilibres commerciaux. Lorsque Washington salue par exemple l’action de la Chine qui a conduit à une lente appréciation du yuan, personne n’est vraiment dupe. Car après les tensions de ces dernières semaines, l’important était bien de sauver la face.

La déclaration finale de ce sommet renouvelle l’engagement des grandes puissances économiques de la planète à éviter toute dévaluation compétitive et à favoriser des taux de change davantage déterminés par le marché. Bref, rien de bien nouveau sous le soleil coréen.

Mais les dirigeants du G20 vont en revanche confier de façon plus formelle au FMI, le Fonds monétaire international, la mission de déterminer une batterie de critères afin d’évaluer la dangerosité des déséquilibres commerciaux. Car, sur cette question qui oppose les pays à fort excédent commercial comme la Chine ou l’Allemagne, à des pays très déficitaires comme les Etats-Unis, le compromis est bien difficile à trouver.

Ni accord complet, ni échec

Comme le rappellent les éternels optimistes, les dossiers qui fâchent sont désormais sur la table des négociations. Et le temps où les pays se contentaient de se renvoyer la responsabilité des grands déséquilibres commerciaux semble révolu. Car, s’il y a une idée que ce sommet du G20 aura réussi à imposer, c’est bien l’interdépendance de l’économie de la planète. Et le président brésilien Lula qui a fait ses adieux à Séoul, l’a rappelé à ses homologues, tout en dénonçant l’unilatéralisme en matière économique. Le Brésilien a, une nouvelle fois, appelé à une meilleure coordination des politiques. Une nécessité, selon lui, pour garantir une croissance mondiale durable.

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